Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

l le INTRODUCTION. meme, qu’on louit sa gloire présente, son char triomphal conduit au Capitole par les victoires, suivi d'esclaves tete baissée, pieds` nus et charges de fers; elle,voula1t que tous lui tissent escorte, ' chantant sur des rhythmes divers toutes les glorieuses actions, tous les nobles développements de sa lbrce intérieure et égoïste. Illdee dela patrie, l’idee_de I’aigle romain, maitre du monde et prenant le monde dans ses serres impériales, animait tous les ef- forts, se trouvait dans tous les ouvrages, était au fond de toutes les pensées; de toutes les gloires, de tous les livres à c’etait la , Pesprit vital de leurs compositions. Lïntclllgcncc particulière se . mettaitau service de la patrie, le génie de l'homme se courbait devant le genie du peuple; nul n‘écr|vait pour sa propre gloire , pour sa lcllellûës DOW se prélasser dans l’orgueil d’avcir fait un livre. Au-dessus de toutes les idées, de toutes les inspirations, de toutes les doctrines, de toutes les recherches historiques, planait cette grande figure de la cité romaine fortement constituée par la · famille, enlaçant tous les individus dans des lcls nerveuses, com- mandant a ses propres flls par la terreur, allant chercher au loin ` les trésors étrangers st lc luxe des formes etrangeres, mais ne p _ g permettantà aucun de mettre ces formes etce luxe au service et à la louange d’une autre gloire que sa propre et immense gloire. le poëœ et l’écrivain de génie doivent déposer dans toutes leurs œuvresla meme pensée, la développer ct la servir par toutes leurs actions et par tous leurs livres. De même que le sculpteur inspiré , par une grande idée qui remplit toute son existence se laisse ab- » sorber par elle, rompt avec toutes les autres et met dans chaque bloc de pierre, dans chaque statue la persctinilicaticn de cette idée génératrice, la fait vivre sous toutes les formes, la féconde — dans toutes ses inspirations, se dévoue à elle et ne laquitte qu’à _ la mort; de même Pécrlvain de génie est sous le joug d‘une idée qui lui est entièrement propre, qui devient pour lui le centre de toutes ses études,de tous ses travaux , de toutes ses méditations; — la forme n‘est plus qu’une expression : il se saisit de toute forme, ' il en fait une param pour son idée : _c’est la ce qu’ont fait les Ko- mains, c'est ce qui les distingue des Grecs. Comparous les grands poëtes des temps Ilorissants de la Grèce, Isohgle, Pindare, Sophocle; Hérodote et Thucydide, les premiers Iles historiens, ou Platon et Aristote, ses deux plus grands et ses deux plus profonds penseurs, et nous trouverons dans chacun d’asi ana idee personnelle, une idée qui est tout pour lut, et