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Las uisussmvns. 270 Laomédon, et le suivit à son expédition contre les belli- queuses Amazones aux arcs ¢l’airain. Son cœur, inaccesi- _ _ sible à la crainte, n'éprouva jamais cet effroi qui paralyse le courage. . Une vertu innée est d’un grand poids dans la balance de la gloire. Celui qui la possède est véritablement grand. L’homme, au contraire , qui doit tout à l'art età l’étude, vit dans l’obscurité, obéissant à mille impulsions diverses, marchant toujours d’un pied chancelant, et ne faisant qu’elïleurer les vertus, auxquelles son ame trop faible ne peut s’élever. Tel n‘était point cet Achille, qui, pendant son séjourdans le palais du fils de Philyre ', exerçait son jeune courage aux plus pénibles travaux. Lancer le javelot rapide comme les vents, terrasser les lions dans les campagnes, percer les sangliers , porter leurs corps palpitants aux pieds du Centaure, fils de Saturne, tels etaient ses exploits à l’àge de six ans. Et, dans la suite, il ne cessa de faire admirer à Artémise et à Pintrépide Pallas son adresse à percer les cerfs, sans chiens et sans filets, et à les atteindre par l'in- croyable vitesse de ses pieds. Ainsi croissait le jeune Achille dans la maison de ce sage Chiron, qui éleva Jason, et le divin Esculape , à qui il enseigna l’art d‘appliquer d’une main bienfaisante sur les plaies des mortels des remèdes salutaires. Chiron forma l'hymen de Pélée avec la fille de Nérée; Thétis aux mains d’albàtrc prit soin de l’éducation de leur . fils, et, par les plus sages leçons, excita son ame à l'a- mour de la vertu et de la gloire. Achille ne trompa point ses espérances; conduit par le souffle des vents sur les rivages de Troie , il soutint les cris belliqueux des Lyciens, des Phrygiens et des Dardaniens, repoussa le choc impé- tueux de leurs lances, réprima la fougue insensée des A Éthiopiens, et lit mordre la poussièreàl‘on0le d’Hélénus, V ' Fille de |’0cénn et mère du conteurs Chiron.