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LES NÉMÉENNES. 2*1.5 ` jouit honorablement, s'en sert pour acquérir une bonne renommée, et les partage avec ses amis. Imitons son exemple , car les espérances des hommes sont trompeuses , · et finissent souvent par s‘évanouir. Hercule débuta comme toi dans la carrière de la gloire, i et s’éleva à ce point de grandeuryqui est au-dessus de tout » ce que·l’antiquité nous offre d’éclatant. Son coup d’essai , i fut` un prodige. A peine, sorti avec son frère du sein d’Alc- mène, il eut vu la lumière, à peinvon l’eut placé dans ” son berceau, que la reine des dieux, Junon au trône d`or, dont l’œil n’avait point laissé échapper sa naissance , en- voya ,dans sa colère, deux serpents pour le dévorer. lls pénétrèrent, par la porte entr'ouverte, dans l’intérieur du palais, avides de briser sous leurs dents repides les membres des deux enfants.' Hercule , à leur aspect, lève la tète , et fait le premier essai de ses forces. Deses deux mains, dont ils ne peuvent éviter l’étreinte, il saisit les_ deux serpents à la gorge, les presse ,' et fait exhafer de r leurs tlancs monstrueux le dernier soufïle de la vie. · Une affreuse terreur saisit les femmes qui entourent le lit d’Alcmène. Elle-méme, presque nue, s’élance de sa couche , pour éviter l’atteinte des deux monstres. A ses cris les généraux thébains accourent revêtus de leurs armes; mais Amphitryon, brandissant son épée, estdéja arrivé, déchiré par la douleur. Car tel est le cœur de l'homme; ses propres maux Paccablent, tandis qu’il a bientot oublié les maux des autres. Mais, à l’aspect des serpents étouffés, il s’ar1·éte, plein d’étonnement et de joie. Il admire la force et le courage extraordinaires de son fils, et reconnait l’équivoque des oracles des dieux. Aussitôt il fait venir son concitoyen,Tirésias, habile in- terprète de Jupiter, et le devin annonce à Amphitryon ct. à la foule des Cadméens assemblés les destinées du héros qui vient de naitre. Les monstres qui infcstent la terre et les mers tomberont sous ses coups. Ces ennemis des hommes, ces tyrans, qui marchent pleins d‘orguvil et de