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L I2 , INTRODUCTION. 1 _, joie, d’amonr ou de colère; les livres homérlques existaient, mai s f ils n’étaient pas réunis : il les arracha a l'oubli et aux infidélité; · d’une transmission orale, et assura leur immortalité en les faisant , rédiger par écrit. La poésie lyrique fait entendre ses plus doux chants;. la poésie dramatique rejette ses langes et représente de nobles passions en un noble style; les poëtes didactiques et ·' moraui, renferment dans des vers des pensées ingénieuses et profondes : la poésie est appelée au serviœ de la philosophie. Les philosophes ioniens de l'école de Thalès exprimentleurs doctrines , dans des sentences simples, judicieuses et souvent revètues d‘u¤e expression très·pittoresque : c’est rage d’or de la poésie grecque, » ` mais il est bien court; il finit à Alexandre. Démosthènes fut le ' dernier écrivain influent sur ses compatriotes, excitant leur éner- gie au profit de leur indépendance; il les poussa aux armes; il engagea la lutte dc_ la liberté contre Popprœsicn; il y laissa sa vie. Depuis lors les Grecs restèrent un peuple spirituel et civilisé: cette fleur exquise du langage, cette urbanité de manières, dcve· nue proverbiale, furent encore leur privilége. En Égypte, sous , les Ptolémée, ils devinrent mème plus savants et plus profonds qu’ils ne Pavaient été sous le beau ciel de la Grèce; mais Pidée inspiratrice de leurs efforts, ce qui donnait la vie et Pcnthousiasmc à leurs chants, n'existait plus : ils ne formaient plus une nation. Telle est la littérature grecque : adoptant toutes les formes, toutes les idées; reproduisant surtout la nature extérieure, domi- née parfois par un sentiment d’amour de la patrie et de la liberté, rarement par l‘idée de Dieu; appelant les rhythmes les plus sua- ves et la musique d'une langue harmonieuse et acœntuée à l‘aide _ des impressions; fille hautaine, et indépendante de la forme du gouvernement; vivant par sa propre force, sans le secours des . émotions politiques, sans le secours de ces grandes idées divines qui ont fait vibrer la lyre des prophètes; enfin, à une date diffé- rente, avec un peuple différent, absolument semblable à la poésie italienne, qui peint pour peindre, qui chante pour chanter, etqui ` rarement se hasardc à faire de Dieu ou de la société le principal sujet de ses poëmes. L’lnf1uence de la littérature grecque doit donc être plus forte et plus générale que œlle de la littérature hébraïque. (bmme elle fait résonner sur les cordes de sa lyre toutes les émotions tour à · tour, elle était appelée a jouer un grand role dans l‘éducation des peuples nés et élevés plus tard que le peuple grec. .