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244 QINDARE. « sont indignes de nous, et nous devons fonder sur la « justice notre bonheur pour l’nvenir. Je vais, pour at— ·· teindre ce but, vous rappeler des faits que vous con- «· naissez comme moi. Une même mère donna le jour à _ _ « Créthée età l’audacieux Salmonée. Trois générations se ·« sont écoulées jusqu’à nous, qui sommes leurs descen- « dants, et qui voyons en même temps la lumière du so- « lei_|. Il n’est pointde félicité pour ceux qui ne rougissent « point de rompre les liens du sang par de honteuses ini- _ ·· mitiés; ce n’est donc point le fer à la main que nous « devons partager le glorieux héritage de nos ancêtres. Je ·· vous abandonne les troupeaux de brebis, les taureaux « ct les champs que vous avez enlevés à ma famille; « jouissez en paix de leur fécondité; entassez dans votre « maison toutes les richesses qu’i|s vous produiront, je « n’en suis pas jaloux. Mais ce que mon cœur désire et ·· demande, c'est ce trone où s’asseyaient les fils de Cré- « thee, c’est ce sceptre à l`ombre duquel la justice fleu- « rissaitdans ses états. Sans allumer entre nous le feu de « la discorde, sans nous exposer à de nouveaux malheurs, ·· rendez-moi ce trone qui m’appartient. ·» Ainsi parla Jason. Pélias lui répond d’un air calme : « Je ferai ce « que vous désirez; mais déjà la vieillesse s’appesnntit sur « moi, et vous étes encore dans la fleur d’une brillante « jeunesse, par conséquent mieux en état que moi d’en— · « treprendre un pénible voyage pour apaiser les dieux in- « fernaux. L’ombre dePhrixus* m’ordonne de partir pour î il était fils d`Athamas et frère d’Hellé. Pendant qu'il était avec sa sœur chez Créthée, leur oncle, roi d'I0lcos, Démadice, femme de Cré- thée, sollicite Phrixus ii l'aimer; mais, se voyant refusée, elle l`accusa d°avoirvoulu attvnterà son honneur. Aussitôt une peste ravage toutle pays, et l`oracle consulté répondit que les dieux s’apaiserni··nI: pourvu qu`on lcur immolât les dernières personnes dela maison royale. Comme cet oracle regardait Phrixus et Hellé, on les condamne a être immolés; mais dans l'instant ils furent entourés d'une nue d`où sortit un bélier, \ qui les enleva l'un et l`a¤tre dans les airs, et prit le chemin de la Col- chide. En traversant la mer, Hellé, elïrayée du bruit. des flots, tomba et · l r