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LES PYTHlQUES. 2as , feu destructeur ou à un froid mortel, venait chercher auprès de lui un remède à ses douleurs. Il guérissait les uns par des paroles enchantées, les autres par des breuvages salutaires, plusieurs par des médicaments ~ appliqués sur la partie affligée, d’autres enfin par les incisions douloureuses d’un acier tranchant. Mais l’appàt du gain fait tomber dans le piège le sage , lui-mème. L’or, répandu par une main libérale, le sé- duisit, et l’engageaà rappeler à la vie un homme‘ frappé ‘ par la mort. Tant d’audace irrita Jupiter; d’un coup de foudre il perca la poitrine d’Esculape et celle du mortel qu’il venait de ressusciter. Aussitot le souffle de la vie cessa de les animer; le tonnerre brûlant les avait mor- tellement atteints. Terrible exemple, qui apprend aux hommes àne demander aux dieux que des choses qui soient à leur portée, et à se rappeler sans cesse quel est leur destin. N’aspire donc point, 0 mon génie! à la vie des im- mortels; n’entreprends jamais de travaux qui soient au- dessus de tes forces. Si le sage Chiron habitait encore l’antre de Thessalie, s’il pouvait etre sensible à la douce harmonie de mes chants, j’irais le supplier d’ouvrir les trésors de son art divin pour soulager les maux brûlants qui consument un grand homme ;je l’implorerais, lui ou quelque en- fant d’Apo|lon, ou Apollon lui-mème. Ah! si j’obtenais cette `faveur, bientot, sur un vaisseau rapide, je fendrais la plaine de la mer Ionienne, j’irais sur les bords de l’aimable Aréthuse° auprès d’Hiéron Etnéen, de ce puis- sant roi de Syracuse dont la bonté facile fait le bonheur de ses sujets, qui ne porte point envie aux gens de bien, et qui accueille les étrangers comme un ami et comme un père. Si je l’abordais, portant deux dons précieux, la santé brillante, et cet hymne, prix de sa victoire pythique

  • Hippolyte, fils de Thésée.
  • Fontaine de Sicile.