LES PYTHIQUES. 229 queux, reçois ce chant d’allégresse, qui part de la fertile Thèbes pour t’annoncer la victoire curule de ton roi. Hiéron est vainqueur, 5011 char, par un heureux destin, a · ' devancé ceux de ses rivaux, et Ortygie ‘, terre sacrée où Diane échappa jadisa la poursuite de l’amoureux Alphée, s’embellit de l’éclat de ses couronnes. Ce n’est point sans V le secours de la sœur d’Apol|on qu’il dompta ses cour- siers, fiers de leurs rênes brillantes; et, Iorsqu’en invo- quant le redoutable dieu du trident, il les attela à son char docile au frein qui le guide, la vierge chasseresse et Mercure qui préside aux jeux des Grecs, répandirent sur ce char fortuné un éclat éblouissant. D’autres poètes ont composé, pour d’autres rois, des hymnes harmonieux, digne prix de leur courage et de leurs vertus; c’est ainsi que les peuples de Cypre font souvent retentir dans leurs chants le nom de Cinyras ‘, prince chéri d’Apollon aux blonds cheveux, et prêtre ai- mable de Xiénus. Ces chants, comme les miens, o fils de Dinomene! sont achetés par des bienfaits, et payent la dette de la reconnaissance. La vierge locrienne " célèbre aussi tes louanges ; si la crainte des combats ne la retient plus captive dans sa maison; 'si l’avenir ne lui offre plus que paix et sé- · curite, elle le doit a ta valeur. , lxion ‘ eut le malheur d’ètre insensible 21 la reconnais- _ sance, et les dieux l’en punirent; suspendu 21 une roue ailée qui tourne sans cesse, il élève la voix, dans l’excès de ses tortures, pour apprendre aux mortels à payer les bienfaits par un sincère retour. Une funeste expérience _ l’a instruit de ce saint devoir. Admis à couler des jours ‘ Ile voisine de Syracuse et réunie à la ville par une jetée. Elle était consacrée à Diane. Hiéron y nvuitses haras.
- ll était iils d'Apollon et roi de Cypre.
8 Hiéron avait secouru les Locriens contre Anaxilaiis, tyran de Rhège. . (Voy. les notes de ln première pythique.) ‘ Roi des Lnpithes. 20 l
