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_ LES OLYMPIQUES. 219 près de lui en sortant d'un songe dans lequel la déesse lui apparut et lui dit 2 « Tu dors. roi descendant d’Éole! re- veille-toi, prends ce frein qui rend les coursiers dociles, et, après l’avoir montre à Neptune ton père, immole un superbe taureau à ce dieu dompteur de coursiers. » La déesseà la noire égide ne lui en dit pas davantage ; Bellérophon se lève sur-le-champ, et, saisissant le frein · merveilleux, va trouver le devin Polyîde, fils de Cœra- nus, Corinthien. Il lui raconte la vision qu’il a eue; com- ment, suivant ses conseils prophétiques, il s’est endormi pendant la nuit sur l’autel de la déesse, et comment cette . fille du dieu à qui la foudre sert de lance lui a donné . elle-meme ce frein d’or, propre à dompter la fougue de Pégase. Pol yîde lui ordonne d’obéir à ce songe, et d’ele- ver un autel à Minerve Equestre, dès qu’il aura immolé le taureau au dieu puissant qui embrasse la terre de ses ondes. C'est ainsi que la puissance des dieux rend facileceque les hommes jureraient etre impossible et désespereraient d’exécuter. Bellürophon, plein de joie, saisit le coursier ailé et presse sa bouche de ce frein, qui, semblable à un breuvage calmant, modère son impétuosité; s’élançant ensuite sur lui revetu de ses armes, il le dresse au com- bat en se jouant. Bientot, avec son secours, il accable de ses traits, lancés du haut des airs, Varméc des Ama- zones habiles à tirer de I’arc, tue la Chimère, qui vo- missait des flammes, et défaitles Soly mes *. Je ne parlerai point de sa mort ', je dirai seulement que les célestes étabies de Jupiter ont reçu son divin coursier. Mais tandis que les traits que lance ma muse doivent î Les Solymes étaient des peuples barbares, originaires de Crète. Chasses de cetteîle parMinos, ils vinrent s'établiren Asie, dansla contrée •PP€|6e Milyas, aujourdhui la Lycie. (Hérod., liv. I, ch. ct,xxm.)

  • Bellérophon ayant eu la témérité de tenter d'ese¤lader le ciel, Ju-

piter envoya un taon qui irrita tellement Pégase, sur lequel il était monté. 1u'iI fut précipité sur la terre et mourut bientôt après. _