traits d’un ingénluix mensonge que par la vérité toute nue, et la poésie, qui, pour lui plaire, assalsonne ses discours du miel de la llatterie, parvient souvent à lui faire croire les fables les plus incroyables, Mais le temps, témoin incorruptible , dlsslpe enlln tous ces prestiges.
Le devoir du poete est de ne raconter des dieux que des actions dignes de leur grandeur; il est plus excusable alors d’avoir fardé la vérité. Je vais donc, fils de Tantale, faire de ton histoire un récit opposé à celui des anciens poètes.
Quand les immortels vinrent dans l‘agréable Slpyle ’,` ho! norer de leur présence et de leurs dons la table de ton père , ta beauté alluma de brillants desirs dans le cœur du dieu qui porte le trident. Il te plaça sur son char, et ses che- vaux aux crins dorés, s’élançant dans les airs, le trans- portèrent dans le magnifique palais du grand Jupiter. La son ame enivrée savoura ces plaisirs que déjà le beau Ganymède ‘ avait fait goûter au maitre des dieux. Depuis oe jour tu cessas de paraitre à la cour de ton père-, et les envoyés fidèles, que ta mère avait chargés de te ramener dans ses bras , tc cherchèrent en vain. Alors quelque vol=· sin envieux répandit sourdement que ton père dénaturé, ayant plongé ton corps mis en pièces dans l‘airain frémissant sur les flammes, l’avait servi sur sa table, et que`les dieux s’étaient nourris de ce mets affreux. Mais loin de moi la coupable pensée de dire qu‘un dieu ait pu se nourrir de la chair d’un mortel ! Le calomniateur reçoit bientôt le châtiment dû à sa langue envenimée.
Etait-il quelque mortel que les dieux eussent comblé de
Slpyle, ville de l’Asie Mineure , sur les eonflns dela Lydie. Sa position est incertaine; peut-être était-elle située au pied du mont Slpylc, qui stttsnddepnis lïsxlrémite du golfe llermeeu jusquhux environs de Smyrne, en faisant vers le nord un coude considérable.
L'Enlèvement de Ganymede est antérieur à celui dc `Pélops, car, dans l'ordre chronologique, Hector répond à Agamrmnon, Priam à Aires, Pblopaà Laomedon, Ilus à Tantale. Ganymède élalt frère d’Ilus. (spollod., Iedll.· prlnc., p. us.)