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4 INTRODUCTION. sanctuaire d’une constitution divine et·d‘une alliance éœmelle. Dieu avait passé par la. Le merveilleux livre de la Genèse, bien qu’écrit et coordonné par Moïse a une époque déja postérieure, ` présente partout le cachet du monde primitif, dont les traces se retrouvent dans chacune des syllabes qui le composent; il dévoile le grand mystère de l‘homme, il renferme la clef de toute révélation : c'est l’Evanglle de Pancienne alliance. - i Chez les Grecs, l’idée d’éternité était séparée de la vie active; admise par quelques philosophes dans les enseignements d’une ` doctrine sévère, elle était isolée de toute antre idée : c’était une ‘ i méditation solitaire, abandonnée à quelques uns, ne fécondant rien autour d’elle, ralliant a peine de rares intelligences. La per- sonnitlcation avait tout envahi; la poésie imitative avait asservi et maîtrisé toute tentative d’apothéose idéale. Socrate prechait une ame immortelle; il but la ciguë, car il venait faire une révolution , dans les doctrines. On hésitait en face de cette croyance, on mar- ` chandait avec elle; on permettait a l`ame d’exister avec la migra- tion, avec la métempsycose, mais ou lui niait Pimmortalité, l'éler- ‘ nité. Les doctrines allaient jusqu’à l‘errenr; elles s’arrétaient là. ` Les vérités étaient rares au temps ancien; et cette morale , qui est devenue anjourdlhui le lait de la jeunesse , reposait dans un secret plein de ténèbrœ, soudé seulement par des esprits spéculatifs et supérieurs. · Dans le développement du peuple hébreu, au contraire, l’idée d‘étemité était étroitement liée a la vie , au passé merveilleux de la nation, aux promesses plus magnitlques encore de son mysté- rieux avenir. La législation fondée par Moïse ne se développa pres- que jamais dans une complète réalité; les temps de`l‘existence per- i sonnelle des Juifs sont courts , car l'invasion des opinions, de la ‘ civilisation et de la langue des Grecs fut rapide parmi eux; les do- minations étrangères leur inspirèrent successivement des doctrines et des croyances qui altéraient leur dot sacrée; mais cependant, nous pouvons dire que l‘existence de ce peuple fut celle d’nn peuple ' élu, privilégié, et qu’elle use rattacha d’nne manière prophétique a un avenir qui fut accompli. Et ceci se retrouve dans ses livres * divins; l’expression y est continuellement dictée par le culte; les i comparaisons mystiques y abondent. La nature extérieure est in- l voquée comme hommage à la nature divine : Dieu s‘explique par < le monde. C’est le but de toute l‘inspiration.`La religion qui en res- sort est toujours sévèrement morale , basée sur une foi inaltérable