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tête du malheureux Ibycus. Il les voit, et cherchant des temoins et des vengeurs, il s’écrie : « Oiseaux protecteurs de l`innocencc et de la vertu, soyez les témoins lidèles de ma mort. » A peine a-t-il dit ces mots qu"il tombe sous le poignard des assassins. Son vœu fut accompli : la Justice au pied boiteux mais sur lui amena A ses vengeurs. Un des assassins entrant dans la ville de Snmos, et voyant des grues qui traversaient le ciel, s‘écria comme par raillerie : « Voilà les témoins de la mort du poëte lbycus. » Cette parole les trahit : arrêtes |ar ordre des magistrats, ils avouèrent leur crime et furent- punis. Ausone, `par allusion à cet. événement merveilleux et plein de poésie, a écrit œ vers :

Ibycus ut perilt vindex fuit altivolam gms.

Nous ne savons rien de plus sur la vie d’Ibycus, et ses fragments peuvent à peine nous -faire comprendre quelle était la nature de son style : ses idées sont douces et suaves, l`expression pleine de charmes, le vers mélodieux et facile.


Charmant Euryale, germe précieux, sorti du sein des Graces aux beaux yeux d’azur, à la chevelure brillante, Vénus a sans doute pris soin de votre noble enfance, c’est la déesse de la persuasion qui vous éleva elle-même sur des lits de fleurs et de roses.

Apportez à la jeune vierge de ces pemmes délicieux, gâteaux odorants faits avec le miel si doux.

Quand vient le printemps, on voit l’arbre modeste qui porte le coing croître sur les bords sinueux des fleuves, dans les lieux charmants ou sont les jardins des vierges, ou le pampre précieux des vignes serpente en croissant.

Moi que l'amour ne laisse reposer en aucun temps, que Borée tourmente de sa foudre éternelle, lorsque, envoyé par Vénus, il sèche cruellement les cœurs des Thraces et le mien, je meurs sans pouvoir être satisfait auprès de la vierge aimable que je désire.