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’ - Poésies. , un reusement à la terre virgînale , et les nuages brisés se dissipent. Telle est la vengeance de Jupiter; sa colère est plus destructive que la colère de l‘homme. Le crime le plus secret—ne peut rester caché à son regard pénétrant: il sait le découvrir au fond du cœur. Tantôt il le punit à l’instant, tantôt il en diiïère la vengeance. Si quelque méchant nous semble d’abord échapper à sa destinée, elle n'en est pas moins certaine; elle arrive toujours. La punition méritée par les pères retombe méme sur les en- fants et leur postérité. Mais nous, mortels insensés, nous persistons dans une fatale erreur, disant: « Les bons et les méchants sont traités de même dans cette vie, » et nous n’aband0nn0ns cette pensée injurieuse pour les dieux que lorsque nous voyons enün les coupables à leur tour courbés sous la soutlrance et les pleurs. Souvent un homme dont le corps est malade espère, à l’aide d’un esprit sain, surmonter la maladie; un lâche se croit brave, un homme laid se persuade étre beau, celui qui est opprimé par la pauvreté s’imagine posséder d'autres richesses; ceux-ci ne sauraient rester en repos: l'un court aiïronter tous les dangers des mers et des au- tans , jouer sa vie pour entasser des trésors dans sa mai- son; celui-ci plante des arbres, trace de pénibles sillons et se fatigue dans les travaux de l’agriculture; d’autres consacrent leur vie aux arts ingénieux de Minerve, ou cherchent leur vie dans l’industrie de Vulcain; il en est ' que les Muses célestes inspirent, et que le don de la su- blime poésie élève a la sagesse; il en est qui sont inter- prètes sacrés des oracles, qui annoncent les calamités futures, et que la divination met en rapport avec les im- mortels, mais ils ne peuvent, malgré leur science, domi- ‘ ner la destinée; il en est qui professent l’art consolateur de Péon et qui connaissent les herbes salutaires, et qui cependant ne peuvent éviter le terme inévitable; car souvent la moindre douleur devient une grande maladie, et la science du médecin est impuissante, tandis qu’un