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l · VIE DE SOLON. ` M1 l sacerdoce, dit·-il; qu‘il soit puni des peines les plusrigoureusct celui qui, noté, d’infamie pour la dépravation de ses mœurs, ose remplir les saintes fonctions de législateur ou de juge; que le magistrat qui se montre ivre aux yeux du peuple soit au mème instant mis à mort. » Son œuvre étant accomplie, une forme de gouvemement démocratique, tempérée par Pintervention de Paris- tocratie, ayant été constituée, une nouvelle administration étant régléeavec sagesse, Pégalité et la liberté étant réparties à tous les ‘ citoyens, l’harmonie étantconstituee par la loi entre tous les pou- voirs, Solon put espérer que sa patrie serait heureuse. Non pas qu’il crut à la perfection de ses lois, lui-même l’avait dit : « Je n’ai pas fait les meilleures lois ·qu’il eut été possible de faire, je les ai seulement faites aussi bonnes que les Athéniéns peuvent les supporter, » mais parcequ’il espérait qu'Athènes, entin re- mise de tant de Qssensions intérieures, chercheraita jouir tran- quillement durant plusieurs années, de cette législation nouvelle, et agréable par conséquent à un peuple spirituel et mobile. Lui- mèxne, pour ne pas etre tenté de porter trop promptement la main à_son édifice à peine terminé, s’exila volontairement; il s‘arracha pour dix ans au sol de la patrie, apres avoir fait jurer à ses concitoyens qu'ils vivraient en paix jusqu’à son retour; Mais s’il. avait prévu les instabilites de l’esprit populaire, il igno- rait. encore les habiles manœuvres des hommes ambitieux. Pendant `son absence, Pisistrate travailla à se faire des parti- sans. Brave, éloquent, généreux, d’une figure aimable et d’un esprit cultivé, il réunit autour de lui toutes les factions; il écouta leurs plaintes, il suscita leurs regrets et entretint leurs espéran- ces. Il tit entrevoir à tous ceux qui étaient mécontents de l’orga- nisation tempérée de Solon, la fondation d’une république dans laquelle l’égalité serait parfaitement répartie entre tous les ci- toyens. Enfin quand Solon revint à Athènes, il était à la tète d’¤m parti puissant et actif. Cest en vain que Solon essaya de lutter contre lui. Pisistrate, fort de l’auiour du peuple, etvoulant arrivera la tyrannie qui était son but, se·tit. donner une garde. Dès lors Athènes ne' fut plus libre. Pisistrate sut dorer' ses chaines et les lui rendre légères. Il encouragea les arts, la littérature et les sciences. ll respecta les jours de Solon, quoiqu’il eut toujours trouvé en lui un ad- versaire ardent; il essaya mème de se l'attacher par des témoi- gnages d’estîme; maisSotou ne put voir asservis ces citoyen; inj l