Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

146 VIE DE SOIDN. A l’aide de la science des faits et de la science des hommes, il comprit et exprima en vers une partie des lois naturelles. Il les renferma dans le cadreétroit des vers ,‘ parcequ’il était plus facile de les graver ainsi dans la mémoire du peuple. Il tit comme Thèognis de Mégare, Phocylide de Milet et Pythagore. Non con- tent de travailler au bien public par des théories sages et ver·- tueuses, il entra dans la vie réelle; il accepta des fonctions pu- , bliques et s‘en acquitta avec une grande conscience, avec l’amour de yes devoirs. Quelque facilité que pût lui fournir sa position supérieure pour aspirer au pouvoir supreme, il dédaigna toutes les · suggestions qui lui fureht faites dans ce sens. Nommé archonte l’an 569 avant notre ère, il refusa le pouvoir souverain qui lui fut offert, comme seul moyen de terminer les discussions sans nombre qui partageaient les Athéniens: « Non, dit-il, je ne me ferai jamais le tyran de mes égaux. — Devenez, lui disait-on, devenez leur maitre pour leur propre bien. Pittaeus et Timondas sont devenus rois, l’un a Mitylène, l’autre en Eubée, et les deux iles sont tlorissantes sous le sceptre paternel de ces deux prin- ces. — Je souhaite que cela dure, reprit Solon; la royauté est comme une route d’un abord facile, d’un trajet pénible et d’une issue dangereuse. » Il ne voulut pas sauver sa patrie par ce moyen extreme; il oomprit que la royauté énerverait le caractère national des Atbéniens, tandis qu‘il fallait au contraire le retremper par ‘ des institutions fortœ et modérées. Il commença par abroger les lois de Dracon, cet impitoyable législateur qui avait méconnule cœur de l’homme. ll n‘en con- serva qu’une seule, relative aux meurtriers. Il promulgua ensuite un code de lois douces et justes, et qui se trouvaient plus en harmonie avec le caractère des Athéniens. Il établit d'abord la sainteté de la famille en consacrant le mariage; mais il ne lui fut pas possible de décréter son inviolabilité. Le christianisme seul pouvait arriver a ce résultat en relevant les femmes de leur as- sujettissement, en sanctitiant l’union qui commence ici-has et se V termine la-haut. Solon voulait mettre une digue aux mauvaises mœurs; il fut cependant forcé de subirles habitudes de son époque : il permit le divorce, mais sous des conditions rigou- reuses. , t Il environna les juges et les prêtres d’une plus haute considé- ' ration, en leur imposant des devoirs plus sévères. u Qu’il soit chassé des tribunaux, de Passemblée générale, du