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PRÉFACE.

Théocrite a été traduit par un homme modeste qui a voulu garder l’anonyme. Venu après un grand nombre d’autres traducteurs, il nous le dit lui-même, il a profité de leurs beautés et a évité leurs fautes. Le texte a été suivi avec une consciencieuse exactitude. Les mœurs antiques, reproduites par Théocrite, se reflètent fidèlement dans cette traduction chaste, qui a su voiler ce qu’elle ne devait pas omettre.

Bion et Moschus sont dus à MM. Grégoire et Collombet. La réputation de ces deux savants littérateurs est faite depuis longtemps. Unis par plusieurs œuvres communes, ils ont donné à la France les traductions d’Eucher, de Vincent de Lerins, de Salvien, de Sidoine Apollinaire. Ils nous ont révélé Synésius, que nous avons été forcés, à regret, de retraduire après eux, mais qui restera toujours comme un de leurs plus beaux titres, par la science et par le style.

Notre littérature possède plus de cent traductions d’Anacréon, soit en vers, soit en prose. J’en présente ici une nouvelle, qui, je l’espère, sera la dernière. Je m’abstiendrai de tout éloge ; je dirai seulement qu’elle est l’œuvre de M. Denne-Baron, l’élégant traducteur de Properce. Il fallait un poëte pour traduire un poëte, et ce sera une excellente traduction si le traducteur n’a pas toujours été au-dessous de son divin modèle.

Quant à moi, j’aurais desiré pouvoir supporter sans crainte un voisinage aussi redoutable ; j’al essayé.

Le premier, en France, j’ai tenté de traduire Orphée, et de pénétrer, à l’aide d’une version exacte, dans les mystères de cette civilisation primitive. Les difficultés sont inextri-