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est bonne encore. » Il le tend, et me perce au milieu du cœur, ainsi que l’aurait fait un taon : et lui de sauter d'aise, et, riant aux éclats, de dire : «Mon hôte, réjouis- toi avec moi., mon arc est en bon état, mais ton cœur est bien malade. »

iv. Sur lui-même.

Couché sur de tendres feuilles de myrte et de lotos, je veux boire longuement. L’Amour, attachant sa tunique sur son épaule avec un lien de papyrus, me verse un vin pur. Ainsi que la roue d’un char, la vie tourne sur elle-même, et fuit. Une fois couchés dans la tombe, un peu de poussière est tout ce qui restera de nos ossements dissous. Toi, à quoi bon parfumer une pierre, à quoi bon répandre sur la terre de vaines libations ? parfume-moi plutôt durant que je vis encore ; charge mon front de roses, et appelle près de moi mon amie. Avant de descendre sous terre et de m'y joindre aux danses des morts, je veux, Amour, mettre en fuite les soucis.

v. Sur la rose.

Mélons à Bacchus la rose des Amours, couronnons nos tempes de la rose aux belles feuilles, buvons avec un gracieux sourire. Rose, ô la première des fleurs ! rose, amour du printemps! roses, délices même des dieux ! roses dont le fils de Cythérée entoure sa belle chevelure lorsqu’il danse avec les Graces ! Couronnez-moi donc, et, la lyre à la main, ô Bacchus, et le front caché sous les roses, je danserai autour de ton temple avec une jeune fille à la gorge arrondie.

vi. Sur un festin.

Tous, le front ceint d’une couronne de roses, nous buvons avec un tendre sourire. Portant à la main un thyrse