Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 68 —


plus chaud qu’une sotte. Voilà donc ce qu’il faudrait à nos messieurs, et je conclus à prendre de la science, nos jolis minons en vaudront mieux.

Il fut arrêté que Fanny débiterait toute sa science, qui n’allait pas loin, en attendant la visite et les leçons du lendemain. Et d’abord madame Jolicon lui demanda l’A B C de sa nouvelle doctrine.

— Maman, répondit-elle, je ne suis pas fière ; mon pauvre abbé était assez mal avitaillé, et de ce côté-là je n’ai guère à m’en louer ; mais, en vérité, il m’a séduite par sa science et étourdie par je ne sais combien de mots baroques dont je n’ai retenu qu’une très petite partie.

Écoutez-moi :

J’avais les jambes raides et le con ouvert, lorsque l’abbé, à cul nu, s’est approché.

« — Quel diable de vit avez-vous ! ai-je dit avec humeur.

— Charmante fille, a-t-il répondu, je sais qu’il ne fait pas avec mon ventre un angle fort aigu, et j’avoue que sans ce cercle mignon dont tu m’offres les grâces, il ferait à peine une ligne horizontale ; mais cela peut-être vous suffira, il faut en essayer. »

— Et tu as compris ce diabolique jargon ?

— J’y ai compris quelque chose.

— Quoi donc encore ?

— J’ai compris que son pauvre vit était sans ressorts, que le cercle féminin était un con, que… etc… Oh ! ma foi, vous êtes trop difficiles : il doit revenir demain, vous vous expliquerez.