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m’en tirai de façon à prouver à madame Jolicon que j’étais reconnaissante de ses bontés.

— Que s’est-il passé de nouveau pendant mon absence ? demanda cette dame à Minette.

— Ma foi, maman, répond-elle, je n’ai vu qu’un pauvre abbé, que je n’ai jamais pu mettre en humeur ; en vain l’ai-je pris aux fesses, aux couilles : en vain a-t-il promené ses mains et son nez à l’entour de l’autel, son pauvre engin n’a pu parvenir jusqu’aux premiers pas du sanctuaire. Dans ma rage, je l’ai fourbi à deux mains, et n’ai pu réussir, qu’après une demi-heure, à le rendre passable.

« — Fous vite » lui ai-je dit alors.

Il est bien entré, mais sur-le-champ il est retombé sur son repos. J’en eusse été pour mes frais, sans la précaution que j’avais prise de lui faire compter d’avance dix écus.

— Autant de gagné, mon enfant, s’écria la maman ; mais, en vérité, je voudrais que l’on coupât le vit de tous ces bougres qui ont la rage de foutre, et que le plus beau con ne peut éveiller. Chassez-moi tous ces mâtins-là, nous aurons assez d’autres bonnes pratiques à satisfaire, et je prétends que vous ayez beaucoup de plaisir en gagnant beaucoup d’argent. N’est-il venu que cela ?

— Pardonnez-moi, ajouta Minette, l’évêque de M***, qui vous a foutue autrefois, s’est montré pour savoir si vous aviez du nouveau. Je lui ai répondu que je serais son fait s’il payait bien.