Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 231 —


Va trouver le pasteur : il faut le prévenir.
 — Mon cher mari ! — Soupir très inutile !
 — Qu’avez-vous donc ? Ah ! je crois qu’il se meurt !
Au secours, mes voisins ! au secours ! à mon aide !
 À mon mari donnons quelque remède.
Et voisins d’accourir : et le pauvre pasteur,
  De se bien cacher dans son gîte.
 — Voisin, prenez courage. — Allez donc vite
 Chez le curé, je veux les sacrements.
 Tout à l’heure, je veux qu’il me confesse.
  — Mais, nous ne voyons rien qui presse,
  À demain il en sera temps.
  De voisins la chambre était pleine,
  Et le bon curé fort en peine.
  Jacques enfin lève les yeux,
  Aperçoit, montre aux curieux :
 — Le voyez-vous ? ce pasteur, il croasse,
  Et voudrait faire une bécasse
 De mon épouse. Ah ! serais-je cocu ?
Les femmes, à l’envi, s’écrièrent ensemble :
 — Il faut, parbleu, qu’il nous montre son cul ;
  Qu’en dites-vous ? que vous en semble ?
 C’est bien pour lui que l’on ouvre le con ?
 Fessez, fessez cet impudent foulon !
Force fut au curé de tendre le derrière.
Et d’être fustigé de la bonne manière.
L’on ferait mieux encor, pour l’honneur des maris,
De châtrer ces messieurs, du moins couper leurs vits.