Sur le procédé d’un marin
Qui soupçonna, mais fort, son épouse en démence,
Quand il lui vit un ras conin.
— Qu’est-ce donc que cela, dit-il, ma tendre fille ?
Tu n’as plus un seul poil au con ?
L’as-tu tondu, morbleu ? parle-moi, Louison ?
Tu me paraissais si gentille !…
Sacrebleu, dans un autre lit,
L’on t’a donné des coups de vit !
Réponds, réponds, l’on t’a tondue
Aussitôt que l’on t’a foutue !
Confiez-vous, maris, à vos pasteurs ;
Ce sont là les premiers fouteurs.
— Non, mon ami, j’avais une terrible envie
De te donner une nouvelle vie ;
Oui, je te dirai sans façon,
Que je croyais, en imbécile
Te présenter un con de fille,
En te montrant mon nouveau con.
— Je me fous de ce beau langage :
Ton con était de moyen âge ;
J’aimais son poil, et je le veux ; sans quoi
Je fous ailleurs, et je me fous de toi.
Fais-toi foutre par tes chanoines,
Ou, si tu le veux, par des moines.
Laisse croître ton poil : sans cela ton conin
Ne pourra m’appâter ; j’aimerais mieux ma main,
Pour extraire de ma semence
Une dangereuse abondance.