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Pour imposer silence à ce bruyant conin,
J’aurai toujours recours, Bourdon, à ton engin.



CONTE XII

Testament singulier.


Un docteur toulousain était au lit mourant ;
 Il s’avisa de faire un testament.
  Mais tout exprès, ou sans malice,
 Je ne veux pas l’accuser d’injustice,
 De son épouse il négligea les droits.
 Elle aurait pu revendiquer les lois ;
 Mieux elle aima prévenir la famille
 De son mari. — J’ai cessé d’être fille,
Dit-elle à ses parents, pour partager le lit
 De mon époux. Je regrette son vit.
 Si quelquefois j’ai souffert ses caprices,
Plus souvent, sous ses coups, j’ai goûté des délices ;
Mais je ne rougis pas d’en faire mille aveux.
A-t-il oublié, lui, le centre de ses feux ?
Ne se souvient-il plus que malgré tous mes charmes,
  Il n’était jamais sous les armes ;
 Qu’il ne devait qu’à ma bouillante main
 Tous les plaisirs de son infirme engin ?
Les parents du docteur, pénétrés d’un vrai zèle,
  Volent au lit, lui parlent d’elle :