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CONTE VIII

La Bergère tuée.


  La jeune et naïve Glycère,
  En retournant à sa maison
  S’aperçoit qu’il manque un mouton.
 Elle pleurait. — Qu’as-tu ? lui dit sa mère.
  — Chère maman, ne grondez pas :
Un mouton s’est perdu. — Va le chercher, coquine !
  Retourne vite sur tes pas.
  Toujours cette enfant me chagrine !
  Si tu reviens sans le mouton,
 Je te promets mille coups de bâton.
 Glycère cherche, appelle, réappelle ;
Le mouton n’entend plus la voix de cette belle :
  Retournera-t-elle au logis ?
  Elle craint d’être bâtonnée :
  Quittera-t-elle son pays ?
 On la prendra pour une abandonnée.
 Tandis qu’ainsi Glycère raisonnait,
  La mère aussi réfléchissait.
 — Je ne vois point reparaître Glycère :
 Jean, va, mon fils, cours après ta bergère.
  Jean la rencontre sur sa route :
— Où vas-tu, ma cousine ? — Hélas ! je ne sais où !
  Je vais me cacher dans un trou.
  Ma mère m’a mise en déroute.