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plus que les habits les plus séduisants. Une simple cotte, fort courte, ne l’empêchait ni de se tourner, ni de voler au besoin.

Le polisson de capitaine lui fit ramasser je ne sais quoi à côté de lui ; et tandis qu’elle était courbée, il glisse sa main, et la saisissant au crin :

— Cache-le donc, coquine, lui dit-il.

Faute d’équilibre ou exprès, la tête emporta le cul. Les jupes furent sur le dos, et la belle fit ce qu’on nomme la courbe selle. Tous ses appas étaient sous nos yeux. Un rire fou fut notre premier mouvement.

— Combien louez-vous ce bijou-là ? lui dis-je en me levant pour la couvrir.

— Autant que ce bon cavalier loue le vôtre, répond-elle.

— Vous êtes une salope, repris-je ; êtes-vous payée pour m’insulter ?

— Attends, attends, bougresse, ajouta le militaire ; laisse-moi dîner, je te promets un bon loyer ; mais commence par te laver le cul ; tu m’as infecté. L’on voit que ton con est celui d’une servante de cabaret.

Ce gros mot la fit un peu rougir ; elle se retira ; nous fîmes notre commentaire. Ce fut le commencement d’une connaissance intime et de peu de durée. La drôlesse, qui craignait le fouet, comme le militaire avait dit tout haut qu’il le lui donnerait, ne se montra plus ; nous en fûmes pour nos propos, et nous remontâmes dans le carrosse.

— Madame va-t-elle loin ? dit en s’asseyant le cavalier.