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caresse cette grivoise et gagne le gros lot, j’y consens ; mais j’assure le public que, n’ayant jamais eu la vérole, je ne l’ai donnée à aucun de nos élégants messieurs, encore moins aux greluchons que je n’ai pu souffrir, et que mon optimisme n’est point du tout celui du bon Candide ; ce n’est pas même celui des honnêtes gens ajouté au premier et ennuyeux à la mort ; est-ce donc l’optimisme des Pays-Bas hollandais, autrichiens !..... etc. ? Vous n’y êtes point. Les pays chauds que je chante sont ceux de la belle nature, et mon optimisme est le plus désiré de mes chers lecteurs.

J’entends déjà la voix glapissante d’une foule d’animaux qui piailleront contre moi, parce que je ne suis pas Paquette. Leurs clameurs ne m’étonnent pas : qu’ils ferment mon livre dès à présent et qu’ils demandent à Dieu pardon de leur curiosité. Je commence par quelques réflexions intéressantes et qui me regardent personnellement.

Le curieux public de la ville que j’habite se mêle beaucoup de mon histoire, parce que j’ai de la célébrité, et ne s’occupe guère de ses propres affaires, parce qu’il n’a pas le sens commun. Or, ce public demande souvent qui je suis, quels sont mes parents, à quels titres j’ai prétendu captiver le plus aimable adorateur.

Remarquez qu’il faut être femme pour faire cette dernière question, parce qu’il n’y a que des femmes à prétention qui jalousent la supériorité de celles que l’on ose leur préférer. Je réponds en deux mots avant d’entamer mon édifiante histoire.