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mes vœux, tu mériteras que je me prête à tous tes désirs ; je compte sur ta parole.

Avant de nous séparer, il me remit lui-même dans le même état dont il m’avait dépouillée et me laissa la maîtresse de son magasin. Rien n’échappa, tout me passa par les mains ; mais il fut modeste.

— À demain, dit-il en s’éloignant.

Je me gardai bien de rien dire de mon aventure et du projet de la nuit suivante. Je m’étais retirée de bonne heure, à raison d’infirmité ; et je ne parus réellement le lendemain qu’avec un air ennuyé, une toilette chiffonnée, ce qu’on appelle un déshabillé. Le soir de ce charmant jour, je m’égayai avec la compagnie, qui fut charmée de me voir en meilleure santé. J’affectai pourtant une langueur, qui me permit de quitter la société après m’être bien lestée. Milord s’aperçut à peine que je m’absentais, et mes camarades ne doutèrent pas que j’allais puiser dans les bras de Morphée une vigueur qu’elles me souhaitaient. Ce fut dans les bras d’une ravissante négresse que je la puisai.

Pour la satisfaction de mes lecteurs, il faut bien que je leur fasse part de cette petite anecdote.


PARAGRAPHE II

Anecdote nègre.


Mon fidèle nègre m’attendait dans l’appartement de la veille ; et selon les premières conventions, il s’était mis