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regretter le passé ; tout est encore au mieux pour moi, et je défendrai le délicieux optimisme dont je donne de si charmants traits jusqu’à ce que je sois privée de la lumière.

Continuons notre histoire.


PARAGRAPHE PREMIER

Anecdote anglaise.


Le premier agréable qui se présenta fut un Anglais, qui ne nous donna la préférence que d’après notre réputation. Il avait appris de nos bons amis que nous étions extrêmement propres, que nous donnions des plaisirs sans remords et que nous choisissions scrupuleusement nos chevaucheurs.

Son arrivée fut précédée d’un souper complet, dont la vue nous tira de nos images funèbres. Nous nous remontâmes sur le bon ton, et nous étions lavées, parées, aromatisées, lorsque le milord parut. C’était un jeune sémillant, et qui se croyait un hercule parce qu’il se sentait quelquefois gêné dans ses culottes. Il n’avait pas voulu s’éprouver et voir que cette gêne n’était que momentanée, et que l’instant d’après le laissait dans son impuissance. Mais que fait cette remarque à nos plaisirs ? À son ordre nous fûmes toutes embrassées, chiffonnées. Nous nous mîmes ensuite à table. L’on mangea, l’on but du meilleur et largement.