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L’on se doute bien que le deuil fut dans la maison. En pleurant la belle Bascon, j’eus pourtant l’attention de recueillir son poil pour en faire un coussin à l’instar de celui de la Culrond. Il n’est pas de con vierge, disais-je en faisant mon petit calcul ; il est cependant né autour d’un con, et ce privilège me présage ses vertus. J’en fis un godmiché, dont j’ai fait présent à une religieuse de mes amies, qui m’avait confié ses petits besoins ; elle m’en a cent fois remerciée et assurée que ce nouvel outil semblait être animé, et que, par une force magnétique qu’elle ne pouvait expliquer, toutes les fois qu’elle l’approchait de son pauvre minon souffrant, elle le sentait frétiller sous sa main ; en un mot, qu’elle lui devait une source féconde de plaisirs secrets.

J’invite, d’après cette épreuve, toutes les femelles à long poil d’en former un pareil instrument et d’en gratifier tant de misérables recluses dont leçon brûle et qui n’ont que la triste ressource d’un gros doigt qui ne fait aucun bien, ou d’une bougie qui n’en fait que dans l’instant pour les rendre malades ensuite. C’est alors peut-être que tout sera pour le mieux sur la terre.

Notre deuil dura quinze jours, et nous jeûnâmes rigoureusement pendant ces deux semaines ; tous les chalands furent congédiés.

À la fin du deuil, que madame Jolicon avait elle-même fixé, nous nous attendions à des plaisirs nouveaux et nous ne fûmes pas trompées. Faut-il qu’ils aient été si peu durables et que je suis obligée de…

Parlons de nos amoureux travaux ; je ne dois pas