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revois, lui et ses officiers ; en avant, à petite portée de la lisière des jardins, la poitrine aux balles, et, avec ses émissaires et ses interprètes, multipliant les appels et les encouragements. Et comme cet officier était aussi un très bon et très habile militaire et qu’il avait pris d’heureuses dispositions, menaçant les communications, rendant difficile l’évacuation des troupeaux, il réussit, après des heures de la plus périlleuse palabre, à obtenir qu’un Sakalave se décidât à sortir des abris et à entrer en pourparlers. Et ce fut la joie aux yeux que, le soir venu, il me présenta le village réoccupé, en fête, les habitants fraternisant avec notre bivouac, à l’abri du drapeau tricolore, emblème de paix. A peine de retour en France, il y a quelques mois, le commandant Ditte a succombé aux fatigues accumulées pendant cette campagne ; et ce n’est plus qu’à une tombe que va l’hommage ici rendu à ce bon et loyal ouvrier.

Eh bien, croit-on que non seulement le résultat n’ait été plus fécond, mais encore qu’il n’ait pas fallu plus de fermeté et de courage, au sens propre du terme, pour faire une telle besogné que pour se donner le facile mérite d’enlever d’assaut ce village sakalave ?

Ce qu’il faut souhaiter, c’est que de tels actes