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titution humaine qui n’ait son revers, et qui résisté à l’examen des cas particuliers. L’argument est trop facile ; et il appartient à l’autorité de réprimer avec la dernière rigueur les moindres abus, et surtout de les prévenir en choisissant avec quelque soin les hommes ainsi livrés à eux-mêmes. En tout cas, inconvénients pour inconvénients, le système inverse, qui laisse les hommes périr dans les postes d’oisiveté et de spleen, en a bien d’autres.

Ce qu’il faut voir, c’est l’ensemble et le résultat.


Reste la grande objection, celle à laquelle ont déjà répondu les instructions du 22 mai 1898 du général Galliéni, celle que les opposants ne cessent d’invoquer, le cliché de la « démilitarisation », On l’applique aussi bien aux officiers qu’aux soldats attelés à la besogne coloniale.

D’abord, jamais on ne nous fera admettre qu’un mode d’emploi qui met en œuvre quotidiennement, à toute heure, toutes les facultés viriles, initiative, responsabilité, jugement, lutte contre les hommes et les éléments, démilitarisé… Il « décaporalise » peut-être, ce qui n’est pas la même chose.

Je me rappelle, à mon arrivée au Tonkin, tout proche encore de la douce vie de la métropole,