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traire, ont le stimulant de l’initiative, de l’intérêt personnel et de la responsabilité individuelle…

En échange de ces avantages, ils doivent à l’État[1], pendant trois ans, leur concours pour le maintien de la sécurité du pays et forment, avec leurs engagés, de petits corps de partisans ; ils sont à l’égard des indigènes de vrais agents de surveillance et de direction.

Pour que l’expérience présentât toutes les garanties de succès et de durée, il faudrait qu’ils pussent se marier avec des femmes françaises. La ménagère n’est guère un-produit exotique et pourtant, ainsi que le mot l’indique, elle est, pour la réussite d’une exploitation, un élément essentiel. En outre, le métis est une mauvaise solution. Ce sont de vrais enfants de France dont il faut semer la race en Émyrne. Cette nécessité de faciliter le mariage à nos colons n’est pas passée inaperçue. Le comte d’Haussonville a parlé ici même[2] de l’œuvre fondée par Mme Péjard : la Société d’émigration des femmes, inspirée de la grande œuvre anglaise « United British Women emigrations association ». Qu’il s’agisse de créer une émi-

  1. Arrêté du 23 avril 1899.
  2. Revue des Deux Mondes du 15 juin 1898.