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A Madagascar, la petite colonisation par le soldat libérable (et non libéré) donne lieu à une expérience intéressante et jusqu’ici satisfaisante, bien que très localisée encore. Le soldat désireux de se fixer dans la colonie, et présentant d’ailleurs toutes les garanties, reçoit une concession dès sa dernière année de service et est mis en mesure d’en commencer immédiatement l’exploitation. Il est déjà acclimaté, connaît le pays, la langue, les ressources, a traversé aux frais de l’État la période de tâtonnements toujours si critique. Souvent, comme chef de poste ou chef d’exploitation, il a déjà eu l’occasion d’expérimenter les méthodes. En lui attribuant une concession, tandis qu’il est encore au service, tandis que l’État pourvoit encore à ses besoins et en lui faisant des avances de semences et de matériel, on l’amène graduellement à sa libération, qui coïncide avec le moment où il entre de plain-pied dans la période de rendement utile de son exploitation. Plusieurs de ces tentatives ont déjà eu plein succès sur le plateau central.

C’est la tradition du maréchal Bugeaud, mais modifiée sur un point essentiel. Il ne s’agit plus ici de « villages militaires », où tous les travaux de la vie rurale ou de la vie domestique étaient réglés au son du tambour : ceux-ci, au con-