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ganique, véritable matelas de protection au contraire s’il se reconstitue, se repeuple, si les voies de communication s’y rouvrent, si la culture y renaît.

Or à cet objet convient merveilleusement la méthode de colonisation militaire pratiquée sous l’impulsion du général Duchemin. Cette méthode consiste à couvrir le pays d’un réseau serré de secteurs à chacun desquels correspondent des unités militaires réparties en postes, constituant autant de noyaux de réorganisation locale sous la direction d’un personnel essentiellement dévoué et intègre et formant ainsi une « population provisoire » à l’abri de laquelle se reconstituent li population réelle et la remise en exploitation du sol.

Certains territoires témoignent déjà de l’efficacité de cette méthode, l’évidence des résultats qui y ont été obtenus est une des choses qui m’ont le plus frappé à mon arrivée au Tonkin. Cette méthode a fait ses preuves ; hors d’elle, il n’y a, vis-à-vis de la piraterie, que compromissions louches ou expéditions onéreuses et inefficaces.


Qu’il nous soit permis de rendre hommage en passant à l’œuvre de ces deux grands chefs, le gouverneur général Rousseau et le général Duchemin, dont l’intime et féconde collaboration assura d’une manière décisive la destruction de la grande piraterie au Tonkin.

Or, nous le répétons, cette méthode est la négation de la grosse colonne proprement dite,