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ganisation restant réservé jusqu’à l’issue de l’opération ; au contraire, tous les éléments de l’occupation définitive et de l’organisation sont assurés d’avance ; chaque chef d’unité, chaque soldat sait que le pays qui va lui échoir sera celui où il restera, et chefs et troupes sont formés en conséquence. Et ainsi l’occupation successive dépose les unités sur le sol comme des couches sédimentaires. C’est bien une organisation qui marche.

C’est une méthode sans grands coups d’éclat, plutôt de cheminements que d’assauts, qui n’aboutit qu’exceptionnellement à une « grosse affaire » ; aussi fut-elle à l’origine peu sympathique aux chercheurs d’aventures.

Déjà, elle avait été présentée et défendue dans un rapport adressé en 1895 par le général commandant en chef le corps d’occupation au gouverneur général de l’Indo-Chine ; il convient ici de signaler un passage de ce document :


... Je vous demande la permission de préciser cette méthode et de répondre une fois pour toutes à la plus spécieuse des objections qui lui sont couramment opposées et qui se formule ainsi :

Cette méthode donne des résultats illusoires parce qu’elle ne détruit pas les bandes, les refoule simplement à l’extérieur, d’où elles reviennent, à moins qu’elle ne les rejette dans les territoires voisins de ceux où elle