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rôle. (Néanmoins, il y a un intérêt de premier ordre à ce que, le commandement territorial, avec les hautes responsabilités politiques et morales qu’il comporte, ne soit pas à la merci d’un choix arbitraire, d’un « tour de service, » à ce que, en un mot, il échoie toujours au right man. Aussi a-t-on formulé le vœu que, dans la future armée coloniale, la désignation des cadres destinées au double commandement militaire et territorial fût entourée de garanties spéciales. Un des derniers gouverneurs généraux de l’Indo-Chine, M. Rousseau, avait vivement senti celle nécessité et, quand la mort l’a surpris prématurément, il se proposait d’étudier, de concert avec l’autorité militaire, les mesures nécessaires pour assurer à ce cadre une fixité relative et un recrutement d’élite.


L’un des caractères essentiels de cette organisation, telle que nous l’avons vu spécialement appliquer par le général Galliéni, c’est qu’elle ne suit pas l’occupation du pays, mais la précède.

Aussitôt l’occupation d’un territoire nouveau résolue pour des raisons politiques ou administratives, nous ne l’avons jamais vue procéder « par colonne en coup de lance » contre un objectif plus ou moins militaire, le souci de l’or-