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tue la méthode d’occupation progressive. cette méthode peut se formuler ainsi :

« L’occupation militaire consiste moins en opérations militaires qu’en une organisation qui marche. »

Le système repose sur trois organes essentiels : le territoire, le cercle, le secteur.

Il présente une différence fondamentale avec notre ancien organisme d’administration par les militaires, les bureaux arabes, — auxquels il fait d’ailleurs de larges emprunts ; — car ce n’est pas ici qu’on trouvera une appréciation malveillante à l’égard de cette institution qui, après des années d’engouement, a subi des jugements sévères, fondés, comme il arrive tou-

    tique de la science modernes, après la plus minutieuse préparation, avec la dernière vigueur, qu’elle doit être menée. — C’est la meilleure manière d’économiser le temps, les hommes, l’argent. Il est essentiel qu’il n’y ait sur ce point aucun malentendu. Du reste, puisque c’est de la méthode appliquée spécialement par le général Galliéni pour l’occupation progressive des pays confiés à son commandement qu’il s’agit ici, ce serait méconnaître singulièrement une part essentielle de son œuvre que d’oublier que, chaque fois qu’il l’a fallu, au Soudan, au Tonkin, en face de l’insurrection de Madagascar, il a débuté par de vraies opérations, par des colonnes proprement dites qui ont été d’autant plus courtes et efficaces qu’elles ont été plus scientifiquement combinées, plus puissamment organisées, plus militairement menées. Et, le cas échéant, c’est à cette ultima ratio qu’il faut recourir sans hésiter. Nous y reviendrons.