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cendaient jusqu’à terre, derrière elle. Toutes les femmes qui étaient là, se voyant éclipsées par cette inconnue, en rageaient de dépit. — La sœur du fiancé, qui avait à son doigt le diamant de son frère, en était toute fière et glorieuse.

On se rendit à l’église, en grande pompe, et le soleil lui-même pâlissait devant la princesse Blondine. On n’était occupé que d’elle, et la jeune fiancée, belle et gracieuse aussi, en était grandement dépitée.

Au retour de l’église, on se mit à table. Un festin magnifique. Quelque convive s’aventura, poussé par sa femme, à adresser la parole à l’inconnue, et lui dit :

— Vous n’êtes sans doute pas du pays, belle princesse ?

— Non, répondit-elle, je suis de bien loin d’ici.

— Et vous n’êtes pas mariée ?

— Non, je ne suis pas mariée ; j’ai été sur le point de l’être, mais on m’a manqué de parole.

Cado était auprès d’elle à table, et remarquant le beau diamant qu’elle avait au doigt, il lui dit :

— Le magnifique diamant que vous avez là, princesse !

— Oui ! répondit-elle, c’est un beau diamant. Et, tirant la bague de son doigt, elle le présenta au nouveau marié, en lui disant :

— Essayez-le ; je crois qu’il vous ira parfaitement.