Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et que j’ai recueillie, en 1870, au bourg de Plounévez-du-Faou. Bien qu’elle m’ait été chantée par un paysan de cette commune de la Cornouaille, et que je n’en connaisse pas l’auteur, qui était également inconnu au chanteur, je ne la crois ni ancienne ni bien populaire, et la langue et la rhétorique qui y sont employées me la font soupçonner d’être l’œuvre d’une personne relativement lettrée, peut-être un curé ou un vicaire de campagne.

LA VEILLÉE


(Traduction littérale.)

— Voici le soir venu et chacun — s’approche du foyer, pour se chauffer au feu. — Les hommes tillent du chanvre, ou cousent des ruches (à abeilles), — ou confectionnent des chapeaux de paille, ou cordent de la ficelle[1].

Avant la fin de la veillée, pour bien faire, — chaque fileuse doit remplir sa bobine. — La fille aînée de la maison — lit la vie du saint (du jour), puis elle chante un gwerz nouveau.

Cependant, la grand’mère, assise dans un coin, — tout en tournant son fuseau, dit qu’elle a vu,

  1. Arruet eo ann noz, ha neuze peh-unan
    A dosta d’ann oaled, da domma euz ann tân ;
    Ar baotred ’zill kanab, pe wri koloënnou,
    Pe a ra togou plouz, pe wenv, kordennigou.