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elle s’était passée, et lui commandai une messe à l’intention de ma belle-mère.

Le curé m’écouta attentivement, puis répondit :

— Je crois parfaitement à tout ce que vous me dites là : je dirai la messe, et cela pas plus tard que demain matin.

Nous assistâmes à la messe, ma femme et moi et le petit Laouic, avec quelques parents ; et depuis, ni l’enfant, ni aucun de nous n’a rien vu ni entendu d’extraordinaire, dans la maison.

— Votre histoire est assez curieuse, dit Francès, en cela que c’est un enfant de cinq ans, qui n’a pas encore eu le temps de devenir superstitieux, et qu’on ne peut soupçonner de mensonge, qui y joue le principal rôle.

— Qu’on vienne encore soutenir, dit Marivonne, qu’il n’y a pas de revenants, lorsque les enfants eux-mêmes témoignent du contraire.

— Imaginations que tout cela, dit Julien, et des rêves de gens éveillés. Soëzik Jaguin et Kéradec ont vu ou entendu, je le crois, puisqu’ils l’affirment et que je n’ai aucune raison de douter de leur sincérité, mais, ils ont vu et entendu comme nous voyons et entendons en rêve, croyant à la réalité de visions purement imaginaires et illusoires. Il y a des gens, vous dis-je, qui rêvent tout éveillés.

— Mais, et l’enfant ? objecta Marivonne.

— Les enfants eux-mêmes rêvent, tout