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Le curé le rassura, lui dit qu’il s’était conduit comme il devait le faire, et que tout cela était arrivé par la volonté de Dieu et ne lui présageait ni des malheurs, ni sa mort prochaine, comme il le craignait.

Pasquiou recouvra bientôt le calme et sa tranquillité d’esprit ordinaire ; cependant, il en devint plus triste et plus sérieux, et, aujourd’hui encore, il n’aime pas à raconter cette aventure, dont il évite de parler. Il craint toujours que quelque incrédule ou étourdi se moque de ces choses, dont on ne doit parler que gravement et avec respect. »


— J’ai souvent entendu parler, dit Ewenn, de semblables messes dites par un prêtre mort, devant des assistants également morts.

— Pourquoi ce prêtre venait-il ainsi dire sa messe ou essayer de la dire, après sa mort ? demanda le petit pâtre Ar Gwénédour.

— Sans doute, parce qu’il avait été un mauvais prêtre, durant sa vie, et avait dit plus d’une messe en état de péché mortel, répondit Marianna.

— Pareille chose arriva, dit Jolory, à Marc Loho ; mais lui, qui n’avait pas eu peur pendant qu’il servait la messe, en tomba ensuite malade, et mourut quinze jours après.

— Cela arriva aussi à Godik Riou, dit Katel : voulez-vous que je vous conte son histoire ?

— Une autre fois, — dit Ewenn ; j’aime mieux entendre un conte, à présent. Voyons, Ann Drane,