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C’est bien ! dit-il : et il rendit la liberté aux deux corbeaux. Puis, il s’occupa de ressusciter son cheval. Il versa sur son corps quatre gouttes de l’eau de vie ; et aussitôt l’animal se releva, plein de vie et de santé, et se mit à hennir. Il avait perdu l’usage de la parole.

Petit-Louis et son cheval reprirent la route de Paris, contents et heureux, car ils emportaient de l’eau de mort et de l’eau de vie, et ils savaient que leurs peines et leurs travaux étaient enfin terminés. Ils avaient été sept ans à faire leur voyage.

Quand le vieux roi les vit arriver avec les eaux merveilleuses, il se mit à danser et à sauter, comme un jeune homme, malgré son âge. Il demanda à être rajeuni, sur le champ, pour se marier avec la Princesse aux cheveux d’or.

La Princesse versa sur lui quatre gouttes de l’eau de mort, et aussitôt il cessa de vivre.

— Emportez cette charogne, et jetez-la à pourrir dans les fossés du château ! cria-t-elle, alors.

Et l’on fit comme elle avait ordonné.

Le Cacous, voyant cela, déguerpit, comme si le diable avait été à ses trousses. Il était temps !

Petit-Louis se maria avec la Princesse aux cheveux d’or ; et il y eut alors des festins, des jeux, des danses et des chants, pendant un mois entier. Le vieux charbonnier et sa femme, qui vivaient encore, furent aussi de la noce. La