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— Comment, tu reviens encore ? lui dit son père, en le voyant arriver. Eh ! bien, puisqu’il en est ainsi, tu resteras, à présent, à la maison.

Petit-Louis alla trouver sa mère, en pleurant. Celle-ci joignit ses prières à celles de son fils et le vieux charbonnier consentit à le laisser partir, une troisième fois ; mais, cette fois, il ne lui donna pas un beau cheval, comme précédemment, mais bien son vieux cheval de charbonnier, une vieille rosse qui avait plus de vingt ans.

— C’est égal, pensa Petit-Louis, nous irons quelque part, car, cette fois, je suis bien décidé à ne pas revenir sur mes pas. Allons, ma pauvre bête, dit-il au vieux cheval, en montant dessus, porte-moi à la cour du roi de France, mon parrain.

Et il partit. Vers le soir, comme il longeait un grand bois, il remarqua sur un arbre une plume qui brillait comme le soleil. Il s’arrêta, tout étonné, pour la contempler. — Qu’est-ce que cela peut être, cette plume-là ? se disait-il en lui-même. C’est, sans doute, une plume de la queue du paon de la Princesse aux cheveux d’or, qui demeure dans un palais d’argent, et dont j’ai si souvent entendu parler ; il faut que j’essaie de l’avoir.

— Laissez cette plume-là, mon maître, et poursuivez votre chemin ! lui dit tranquillement son cheval.

— Une chose si belle, une merveille comme