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aux errements de la jeunesse ; elle livra sa jeunesse à la vanité, à la danse et au Malin-Esprit.

Tous les dimanches et jours de fête, elle ne voulait que flâner, et, depuis la messe jusqu’au soir, les danses faisaient son paradis.

Quand elle allait à l’église, pendant l’office divin, elle ne faisait que jaser, rire et tourner sa tête légère, pour jeter des œillades à ses galants.

Jamais elle n’écouta d’un cœur fervent ni la messe ni le sermon ; et au lieu d’aller à vêpres, elle allait toujours dans les lieux de divertissements.

Elle allait encore aux soirées, à cette école cruelle des démons, et, en dépit de son évêque et de sa maîtresse, elle y dansait comme une petite tigresse.

C’est là qu’elle apprit mille péchés : oublier Dieu, plaire au monde ; c’est là qu’elle apprit des paroles libres et des pensées et des désirs malhonnêtes.

Le bon Dieu, fatigué de la voir souillée de tant de vices, eût tant d’horreur de sa conduite, qu’il ne put la souffrir davantage.

Il frappa de maladie la brebis égarée depuis longtemps ; pourtant, si elle eût voulu se convertir et se confesser, il avait l’intention de lui pardonner.

Sa maîtresse, bonne et compatissante femme, quand elle vit son état périlleux, lui dit : — « Katel, ma fille, votre maladie est terrible.