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voyageurs descendirent du ciel, au milieu de la foule ébahie.

— Arrêtez ! cria aussitôt la princesse, en s’adressant au bourreau et aux juges ; — arrêtez, vous allez faire mourir deux innocents : voici leur fils, que le diable ne tient pas encore, et qui sera bientôt mon mari.

Les deux vieillards furent remis en liberté et ils se jetèrent dans les bras de leur fils, en pleurant de joie. Tous les spectateurs en étaient émus.

— Allons, à présent, en Écosse, à la cour de mon père, pour nous marier, dit alors la princesse à Mabik : votre père, votre mère et vos frères viendront aussi avec nous.

Et ils montèrent tous dans un beau carrosse, qui s’éleva en l’air et se dirigea vers l’Écosse, au grand étonnement des habitants de Morlaix.

Mabik et la princesse furent mariés ensemble, et il y eut, à cette occasion, des festins et des fêtes magnifiques, pendant un mois entier.

Le vieil ermite, averti par un ange que Mabik était de retour dans son pays, sain et sauf, cessa, alors seulement, de prier, et mourut de joie, à cette nouvelle. Son âme alla tout droit au paradis. Puissions-nous y aller tous la rejoindre, un jour !

IV

— J’ai entendu, à Plouaret, dit Jolory, plusieurs contes, où un père vend au diable, non pas sa propre âme, mais celle de son enfant