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   Un salut fait toujours plaisir,
Aussi bien aux vieux qu’aux jeunes.

   — Où allez-vous, où avez-vous été,
Où avez-vous dessein d’aller ?

   Je m’en retourne de la montagne,
(Après avoir) été voir dresser un nouveau Calvaire ;

   Voir dresser un calvaire de bois,
Pour crucifier Dieu le fils.

   La Vierge Marie, quand elle entendit,
Trois fois à terre tomba.

   Trois fois à terre elle est tombée,
Le jeune garçon l’a relevée

   — Est-ce rire que vous faites, ou vous moquer,
Ou donner à Marie angoisse de cœur ?

   — Je ne ris pas, je ne me moque point,
Je ne donne pas à Marie angoisse de cœur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

   — Dites-moi, vous, Pilate,
Lequel de ces trois là-bas est mon fils ?

   — Celui qui va devant, avec la croix la plus grande,
Et gravit la montagne, le premier.

   Il a été pris, à huit heures de nuit,
A l’aide de chandelles claires et de lanternes closes.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

   Ecartez cette femme de ce lieu !
Elle augmente encore mes peines.

   — Pourquoi dis-tu femme (en parlant) de ta mère ?
Bien fort est mon cœur, puisqu’il ne se brise ;

   Bien fort est mon cœur, puisqu’il ne se brise,
En entendant mon fils dire femme à sa mère !

   ... Descendez mon fils de la croix,
Que je l’emmaillotte, une fois encore !

   — Donnez-moi ici un mouchoir,
Que j’essuie mon sang qui s’égoutte...

   ... Tenez, ma mère, le mouchoir ;
Il a en lui le sang du Sauveur ;

   Et ne l’emportez pas au lavoir,
Car le sang du Sauveur est en lui ;