— Point n’est besoin de s’asseoir sur une chaise,
Pour lire un bout de papier ;
Y eût-il en lui dix-huit feuilles,
C’est debout que je le lirai tout du long.
Il n’avait pas ouvert la lettre tout à fait,
Que l’eau était sur ses deux yeux ;
Il n’avait pas entièrement lu la lettre
Qu’elle était trempée de ses larmes :
— Adieu, ma mère ! adieu, mon père !
Plus jamais ne vous verront mes deux yeux ;
Adieu, proches et amis !
Je ne viendrai plus désormais vous voir.
Adieu, filles de Saint-Malo !
Vous ne compterez plus mes pas ;
Vous l’avez fait, souventes fois,
Tandis que vivait mon héritière.
Jeannette Hélari, la fille de sa mère,
(Est) la plus jolie jeune fille qu’il y ait à Dinan[1] ;
Et elle ne peut lever la tête,
Tant il y a de gentilshommes qui la demandent (en mariage).
Ce n’est pas un gentilhomme qu’elle a eu,
Car c’est un marin qu’elle a épousé ;
Elle a épousé un marin,
Son nom (est) Jean l’Argentier.
- ↑ Variante : La plus joie jeune fille qui marche sans reproche.