Je ne vous verrai plus ;
Je n’aurai dorénavant le plaisir
De me promener devant vous, à côté de ma maîtresse
Adieu, port de Brest et Recouvrance,
Je vais quitter la France,
Et vous, La Roche, Landerneau, Saint-Pol, Morlaix,
Landivisiau, par où je passais souvent !
Adieu, parents et amis,
Vous, vous ne partirez pas ;
Chantez une chanson pour vous récréer,
J’en ferai autant, quand je serai aux Iles (Colonies).
Trois jeunes gars de la contrée
Sont partis pour l’armée,
Tous trois pour l’armée (sont) partis.
Et tous les trois sont navrés,
A cause de leurs maîtresses,
Qui sont à la maison restées.
Le plus jeune d’entre eux
Vient demander son congé :
— Congé, capitaine, je demande,
Pour aller à la maison maintenant,
Afin de voir ma douce Anna,
Oui, à ce que j’ai ouï dire, est malade.
Le jeune soldat disait,
Chez sa maîtresse quand il arrivait :
— Bonjour et joie en cette maison,
Ma douce Anna, où est-elle ?