Elle détacha le panier et lui rendit la liberté.
Or, il avait à passer
Par la rue des bouchers ;
Peu s’en fallut que le pauvre homme à nu
Ne fût dévoré par les chiens !
Débouchez vos oreilles, pour entendre une chanson,
Laquelle a été levée, ce n’est pas sans raison ;
Qui est faite à un jeune clerc et à son frère laboureur
Lesquels ont planté une rose, dans la maison d’un meunier,
La mère de ces deux lurons était une veuve ;
Elle les envoya au moulin, après souper, une nuit,
Et elle dit au clerc : « Blâmez le meunier,
Car, de chaque mouture il distrait une moitié.
Quand ils arrivèrent au moulin, ils demandèrent à faire moudre,
« S’il vous plaît, dirent-ils, pour nous obliger. »
— Qu’y a-t-il dans vos sacs ? dit le meunier.
— Du blé noir, dit le clerc, et puis une mouture ?
Quand le meunier eut mis le blé dans la trémie,
Le cloarec se plaça en dessous, le laboureur au-dessus,
Pour empêcher le meunier de prélever sa redevance.
Tel fut le premier tour que joua le clerc.
L’héritière du meunier, qu’il avait eue de sa première femme,
Héla son père à la maison, et lui dit :
— Souvenez vous, dit-elle, quand vous moudrez le blé noir,
De réserver de la farine pour faire des crêpes, si vous en trouvez
l’occasion ou le moyen,