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Nous ne pouvons casser la tête aux poules,
Nous n’avons pas avec nous nos bâtons ;
Nos bâtons à la maison sont restés
Se chauffer auprès de l’âtre.

Nous ne pouvons passer les mares,
Par la crainte de mouiller nos bas.
Pour vous défendre du chien,
Sous sa queue fourrez votre nez.[1]


Charles Mallégor
Morlaix 1876


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L’AVEUGLE DU LÉON
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   Un vieil aveugle du Léon
A de la mélancolie dans le cœur,

   A cause de son biniou
Qu’a dérobé monsieur Le Goff.

   Il n’y a prêtre dans le pays
(Aussi méchant) que celui-là, le prêtre Le Goff,

   Lequel a dérobé l’instrument
Qui divertit les jeunes gens ;

   En même temps, les gens âgés
Sont tous charmés de l’entendre.

   — Console-toi, mon pauvre aveugle !
Dût-il m’en coûter dix louis d’or,

   Le Pape et moi sommes grands amis :
Dans trois jours je te le ferai voir

   Et, sur ma foi de gentilhomme,
Je te ferai rendre ton instrument !

   Pourquoi défendre aux gens de danser,
Puisque c’était permis, autrefois ?

  1. Cette pièce, comme plusieurs autres, demanderait de longs commentaires, auxquels nous avons renoncé, car on peut les trouver ailleurs.