Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 2 1890.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Un lièvre à tête-blanche il a remarqué,
Fanchonnette la jolie il a vu.

Fanchonnette la jolie il a vu
Et il lui a demandé :

— « Fanchonnette, dites-moi,
Où avez-vous été, où allez-vous ?

— Mener mes vaches aux champs j’ai été,
Et à la maison je m’en retourne.

— Dites-moi, Fanchonnette,
Que dit votre petit cœur ?

— Pour mon cœur à moi, il ne dit rien,
Et le vôtre dit quoi ?

— Mon petit cœur me dit
De bien aimer qui me plaît :

De désirer du bien à chacun,
Et le meilleur à moi-même.

Fanchonnette, dites-moi,
Donneriez-vous un baiser à un prêtre ?

— Oh ! oui, et même deux, au besoin,
Puisque nous sommes sous l’œil du curé.

Pendant que l’abbé embrassait,
Le curé était là, qui regardait.

Et le curé demandait
A l’abbé, ce jour-là :

— Puisque c’est à la chasse que vous avez été,
Où est le lièvre que vous avez pris ;

— Entre mon chapeau et la terre,
J’ai attrapé deux perdrix.

Et quand j’ai levé mon chapeau,
Les deux perdrix se sont échappées.

Monsieur le curé disait,
Dans la chaire à prêcher quand il montait :

Pères et mères, je vous prie,
Et vous, maîtres et maîtresses,

Envoyez vos garçons paître (les vaches),
Gardez vos filles à filer ;

Gardez vos filles à filer ;
Il y a des chasseurs en ce pays ;