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   Je ferai sécher vos racines,
Comme font celles des herbes ;

   Je vous ferai dessécher,
Comme le chanvre qu’on va tiller.


Chanté par Marie-Jeanne Frégean. —
Pêdernec, septembre 1888.


Var.:

   — Serait-il possible, de par Dieu,
Que ce fût Guillaume Le Floc’h qui fût là ?

   — Une autre fois soyez plus sage ;
Donnez votre tendresse avec mesure.

   — Une autre fois je serai plus sage ;
Je donnerai ma tendresse avec mesure ;

   Avec un demi-boisseau je (la) mesurerai,
Et la mesure juste je donnerai.

Chanté à Pleudaniel


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MARIE YVONNE LE FLOC’H
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   Le vieux Barnabé disait, un jour, à son fils Yves :
— Epousez Marie-Yvonne, puisque vous avez eu la peine,
______________________________ (de lui faire un enfant)
Epousez Marie-Yvonne, puisque vous l’avez mise à mal ;
Si j’avais fait cela, moi, je l’en aurais payée.

   — Cinq cents écus en or jaune j’ai donné à son père,
Quatre cents à Marie-Yvonne, pour sa complaisance,
Cinq écus dans un petit berceau, pour faire bercer (l’enfant),
Trois pour lui faire une robe, quand il sera arrivé en âge.

   Quand va Marie-Yvonne, le dimanche, à la messe,
Elle passe deux, trois heures à mettre sa collerette ;
Quand va Marie-Yvonne, le dimanche, à la grand’messe,
Les gars de Ploumilliau disent : « Voici venir la fleur des filles ! »

   Roses sont ses petites joues, et bleus ses yeux ;
Cela me fait mille peines au cœur d’être contraint de la quitter ;
Cela me fait mille peines au cœur d’être contraint de la quitter,
Aussi souvent que je pense à elle, les larmes me viennent aux yeux.